La Grotte de Labastide, dite Grotte aux Chevaux, abrite près de 200 œuvres pariétales : gravures, peintures, points rouges et signes. Ces œuvres sont réparties dans toute la cavité, de l’entrée à la salle terminale, avec une concentration exceptionnelle à environ 200 mètres de l’entrée, au cœur de la grotte, dans une zone de changement de direction du parcours.
Les chevaux et les bisons dominent largement le bestiaire, représentant à eux seuls les deux tiers des figures.
On y trouve également des bouquetins, des félins, des animaux énigmatiques, ainsi que de rares représentations humaines et d’oiseaux, dont une tête d’oie gravée, exceptionnel témoignage dans l’art préhistorique.
La gravure est omniprésente à Labastide, souvent associée à la peinture, mais le plus souvent seule avec des traits fins ou profonds. La Salle du Lion est la plus emblématique, avec de nombreuses gravures de chevaux, bisons, ainsi que des représentations humaines tel un masque de sorcier et un lion rugissant.
Ce chef-d’œuvre magdalénien restitue le lion des cavernes avec une grande précision.
« Grandeur naturelle et traité en profil absolu, ce chef-d’oeuvre magdalénien restitue, avec un art consommé et une habilteté stupéfiante, un lion des cavernes rugissant. Gueule ouverte, canines menaçantes sur le froncement du mufle et des babines retroussées, ce fauve rugit au fond de la grotte de Labastide. Il y rugit depuis vingt mille ans, depuis jour entre les jours où, à la lueur de sa lampe à graisse un chasseur primitif est venu s’agenouiller à l’endroit où je suis moi-même agenouillé. »
Extrait de « Ma vie souterraine » de Norbert Casteret.
Au fond de la grotte, une gravure d’oiseau, identifiée comme une oie, complète les œuvres rares d’oiseaux. Un autre lieu notable est la « pierre noire », où des êtres composites mystérieux ont été gravés.
Norbert Casteret raconte la découverte du lion rugissant © CCPL, Véronique Chevalier
Longtemps considérée comme une grotte à gravures, Labastide recèle pourtant de nombreuses peintures, même si leur conservation a été altérée par les conditions climatiques, notamment dans les premières salles. Il ne subsiste souvent que des traces de colorants, mais les spécialistes imaginent des ensembles autrefois très colorés, comme une frise de grands bisons.
L’œuvre la plus célèbre de la grotte est le grand cheval polychrome, presque grandeur nature. Réalisé à la fois par gravure et peinture, il combine des effets de raclage de la roche et l’application de pigments noirs, rouges, bruns, et même bleutés. Placé en hauteur sur un bloc de quatre mètres, il attire le regard et impressionne par sa précision. Un tracé noir autour de l’œil semble souligner intentionnellement son regard, renforçant sa force expressive.
Cette figure emblématique est aujourd’hui reconnue comme une œuvre majeure de l’art pariétal paléolithique, connue et étudiée dans le monde entier.
Présentation du Cheval Polychrome © CCPL, Véronique Chevalier