Située au cœur d’un vaste réseau karstique relié au gouffre d’Esparros, la grotte de Labastide, également appelée Grotte aux Chevaux, constitue un site majeur du Magdalénien moyen dans les Pyrénées, bien qu’elle reste largement méconnue du grand public.
Creusée par la rivière Neste il y a plus d’un million d’années, cette cavité témoigne à la fois de phénomènes géologiques spectaculaires et d’une intense occupation humaine à la Préhistoire.
L’entrée de la grotte, dissimulée au fond d’un grand effondrement, mène à un développement de près de 500 mètres.
Elle se compose de deux secteurs perpendiculaires, reliés par une zone inondable surnommée « les bourbiers ». Le premier est une galerie-tunnel presque régulière ; le second, plus complexe, enchaîne salles et passages étroits jusqu’à une grande salle voûtée. Plusieurs puits y communiquent encore avec la rivière souterraine.
Avec les grottes voisines d’Espèche et de Lortet, elles aussi riches en mobilier préhistorique, la grotte de Labastide s’inscrit dans un ensemble géo-archéologique exceptionnel.
Découvrez la grotte préhistorique accompagné de Robert Simmonet qui consacra sa vie de chercheur à la grotte de Labastide (extrait film d’animation) © CCPL, Véronique Chevalier
Occupée entre –17 000 et –12 000 ans, la grotte a été investie par des groupes magdaléniens nomades. Ils y ont laissé une importante variété de traces : outils lithiques et osseux, foyers, lampes, plaquettes gravées et œuvres pariétales réparties de l’entrée jusqu’à la salle terminale.
Quatre aires de séjour identifiées révèlent des séjours prolongés, associés à des activités domestiques mais aussi à une intense expression symbolique.
Tous ces éléments laissent suggérer une relation profonde, voire rituelle, entre l’Homme et la grotte.
Les magdaléniens de Labastide (extrait film d’animation) © CCPL, Véronique Chevalier
La Grotte aux Chevaux de Labastide est souvent qualifiée de « sanctuaire ». Des chercheurs comme Robert Simonnet ont évoqué des pratiques chamaniques. En comparant différentes formes d’art, ils supposent que la grotte ait pu être perçue comme un espace sacré, frontière entre le monde des vivants et celui des esprits.
Aujourd’hui inaccessible pour des raisons de conservation, la Grotte aux Chevaux reste un lieu de recherche scientifique majeur. Les études menées depuis plus d’un siècle – d’Armand Viré à la famille Simonnet – ont permis de documenter une partie de ses mystères. Mais nombre de secrets restent encore enfouis dans l’obscurité de ses galeries.