Au pied du massif des Pyrénées et au fond de la large dépression calcaire de Labastide, se trouve le vallon de l’Aspugue. Il y a un million d’années la rivière Neste, aujourd’hui dans la vallée voisine, a créé un réseau hydrographique et souterrain exceptionnel en relation avec le Gouffre d’Esparros de l’autre côté de la montagne.
Cet ensemble géologique original est composé de falaises abruptes, de grottes souvent monumentales et est parcouru par une rivière encore active. Aujourd’hui, comme en pleine préhistoire, il représente un site étonnant.
Depuis 1900, les grottes de Labastide sont visitées par les curistes, les touristes et les voyageurs. Armand Viré, grand spéléologue les visite déjà en 1897, sans rien apercevoir.
Mais c’est dès le printemps 1931 que Norbert Casteret repère les premières gravures lors d’une visite de la grotte qui se nommera ensuite « La Grotte aux Chevaux » et sera révélée comme un véritable sanctuaire préhistorique. Au cours de cette même année, il découvre huit des treize ensembles pariétaux aujourd’hui connus et quatre aires de séjour.
C’est seulement un an plus tard qu’il signala sa découverte aux préhistoriens et la fît connaître au grand public.
La date de découverte officielle de la Grotte aux Chevaux est donc 1932, puis, très vite, elle fut classée monument historique en 1934.
Au fond du vallon, un vaste porche s’ouvre au pied de la falaise. Il s’agit d’une grotte monumentale creusée par la rivière Neste il y a des millions d’années. Au fond, le ruisseau disparaît, puis après un parcours de plus de 1.5km sous la montagne, réapparaît à Esparros. Il s’agit du réseau actif Labastide-Esparros. Pour l’anecdote, Norbert Casteret a démontré qu’il s’agissait du même réseau . A Labastide, le ruisseau s’appelle « l’Aspugue » (veut dire « grotte » en occitan) à Esparros, il s’appelle « Ayguette » (veut dire « petite eau » en occitan).
Le parcours souterrain de cette rivière reste inconnu car en grand partie inaccessible.
Elle doit son nom aux nombreuses concrétions de couleur claire. Il s’agit d’une très belle salle composée de gours* et stalagmites mais elle n’a pas été fréquentée par les préhistoriques. Par contre, les habitants du village la faisaient visiter jadis aux premiers touristes ou curistes venus de la station thermale de Capvern les Bains située à proximité.
*Les gours : ce sont des bassins naturels formés par de l’eau saturée en carbonate de calcium qui se dépose peu à peu en périphérie. De quelques millimètres à plusieurs mètres, ils parsèment le sol de la grotte et en sont les éléments les plus emblématiques.
La grotte préhistorique , pour des raisons de fragilité et de protection, est inaccessible lors des visites.
Elle se développe sur près de 500 mètres avec un cheminement parfois difficile. En 1931, Norbert Casteret explorateur pyrénéen y a découvert l’un des plus importants sites préhistoriques des Pyrénées, témoignage du passage des nomades magdaléniens il y a environ 15 000 ans.
Aires de séjours, plaquettes, art mobilier et surtout des gravures et peintures exceptionnelles vont alors être révélés. Les bisons et chevaux y occupent une place prépondérante. Elle sera classée Monument Historique en 1934.