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La Grotte aux Chevaux

 

La grotte fait partie d’un important réseau karstique reliant le Gouffre d’Esparros. Creusée à l’origine par la rivière Neste qui coule aujourd’hui dans la vallée voisine, elle est très proche des grottes d’Espèche ou Lortet, elles aussi très riches en mobilier préhistorique (notons à Lortet, le fameux bâton de renne aux cerfs et saumons).

L’entrée est un vaste porche situé au fond d’un large puits d’effondrement. La grotte se développe sur 450 m en deux secteurs, d’axe perpendiculaire, reliés entre eux par une zone boueuse inondable dite « des bourbiers ». Le premier secteur est une vaste galerie au profil presque parfait de tunnel. Le deuxième secteur est une succession de salles et de passages aboutissant à une majestueuse salle voûtée. La grotte comporte un certain nombre de puits en communication avec la rivière souterraine.

Les témoignages préhistoriques

Groupe de chasseurs nomades

A Labastide, la présence des hommes est attestée il y a environ 14 000 ans. Il s’agit de la période magdalénienne, période culturelle témoignant d’une activité riche et intense manifestée par l’évolution des techniques de l’outillage et l’explosion de foyers artistiques.

L’homme de Cro-Magnon est notre ancêtre direct, il nous ressemble tant physiquement que par ses facultés intellectuelles. C’est un nomade, chasseur-pêcheur-cueilleur totalement adapté

Vidéo : Présentation de l’homme de cro-magnon

 

A cette période, l’homme ne se contente pas de fabriquer les outils essentiels à sa survie, il décore ses objets et orne les parois de caverne. Dans la Grotte aux chevaux, les témoignages de la présence régulière des hommes sont donc nombreux : aires de séjour, art pariétal, outils, mobilier…..

Leurs séjours semblent se poursuivre sur toute la période du magdalénien moyen (14 000 – 12 000) et perdurer de générations en générations jusqu’à l’abandon de la cavité où les objets ont été laissés en l’état, comme en attente.

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L’art mobilier

Souvent moins emblématique que l’art parietal qui regroupe les signes, peintures et gravures, il est pourtant conséquent et de première importance à Labastide. On peut ne effet, répertorier trois type : les parures, les outils et les plaquettes.

Les parures

Elément fort de l’art préhistorique pyrénéen, un ensemble composé de 19 contours découpés (os sculptés) a été découvert par la famille Simonnet, dans une chatière, comme volontairement caché. Il s’agit d’os hyoïde extraits de la mâchoire de chevaux découpés et sculptés et représentant 18 têtes d’isards et une tête de bison. Le soin avec lequels ces objets ont été réalisés, le fait qu’ils soient percés font penser à une parure portée en décoration ou pendeloques. Cet ensemble rare est le seul connu à ce jour.

Les outils

Environ 4000 silex ont été retrouvés à Labastide. L’essentiel de cet outillage est de type périgourdin, localisé en Dordogne, en Chalosse mais aussi en Hautes Pyrénées à Montgaillard et Hibarette (à moins d’une journée de marche à l’ouest de Labastide). Ainsi, les magdaléniens s’approvisionnaient au grès de leurs déplacements et au fur et à mesure de leurs besoins. Nous savons également que des groupes différents pouvaient se rencontrer et pratiquer des échanges d’outils, de connaissances ou de cultures. Les plus emblématiques sont 5 grandes lames qui avaient été volontairement cachées dans un pli de la paroi et découverts plus de 10 000 ans plus tard, par Robert Simmonet. La qualité des lames et la provenance du silex (Bergeraquois) prouvent le savoir-faire et les échanges ou déplacements de ces hommes.

Vidéo : L’homme de cro-magnon : un technicien de genie

Propulseur Detail

Un propulseur et des pointes de sagaies ont été aussi découverts dans la cavité. Le propulseur en partie conservé, fait partie des propulseurs pyrénéens présents du Pays Basque à l’Ariège. Il témoigne lui aussi des échanges et déplacements le long des Pyrénées mais aussi des activités de chasse et du soin apporté à ces armes. Certaines pointes de sagaies sont impressionnantes par leur dimension.

Les plaquettes gravées

Plaquette gravée bison et traces de doigts colorés

Détail d'une plaquette gravée

De très nombreuses plaquettes gravées ont été découvertes à Labastide sur plusieurs aires. C’est l’une des particularités de ce site. Robert Simonnet recense environ 167 supports minéraux présentant au total 440 gravures structurées : saumons, reptiles, chevaux, oiseaux et bisons… ont été représentés sur des morceaux de schiste ou de calcaire de 20 cm. La plupart de ces plaquettes gravées étaient disposées de façon à constituer une sorte de pavage, leur disposition si particulière, à un endroit bien précis a très certainement un sens qui nous échappe. Certaines de ces plaquettes portent des traces d’encoches suggérant le port par des liens, ce qui leur conféraient peut-être une valeur spécifique, d’autres étaient fichées dans le sol.

Concernant l’approvisionnement de ces plaquettes, elles auraient été prélevées en partie dans la grotte et le reste aux abords.

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L’art pariétal

La Grotte aux Chevaux compte prés de 200 gravures, peintures et points rouges dont certaines sont uniques et exceptionnelles. Ces œuvres sont localisées en différents endroits de la grotte, de l’entrée jusqu’à la Salle Terminale. Cependant, ormis la salle du lion, une grande partie d’entre elles se trouvent au «centre» de la grotte, à 200m de l’entrée, à un changement de direction du parcours. Cet endroit concentre les espaces : « panneau des Lames », « Plate-forme du Diverticule et de la Châtière », « bloc des Bisons », « Pierre noire » et la magnifique peinture du grand Cheval polychrome.

Le cheval et le bison composent les deux tiers du bestiaire représenté. Puis viennent des animaux mystérieux,  des bouquetins, des représentations  humaines, des félins…

Les œuvres pariétales sont, dans la première partie de la grotte, dispersées en panneaux isolés à thèmes uniques : les chevaux, les bisons. Puis regroupées dans l’espace au « centre » de la grotte ou sur la paroi et la voûte d’une même salle : la salle du Lion. Les deux dernières gravures (oiseau et bison) sont plus isolées.

Longtemps, Labastide a été considérée comme une grotte à gravures exception faite du superbe cheval polychrome qui fit sa renommée. Pourtant, la peinture est présente sur de nombreux panneaux mais les rudes conditions climatiques (surtout dans la première partie) n’en ont pas permis une bonne conservation. Seuls subsistent des traces de colorants.

Les gravures

La gravure est omniprésente, associée parfois à la peinture comme au niveau du grand cheval polychrome ou des bisons, elle est le plus souvent utilisée comme seul élément artistique en traits fins à la limite de la lecture ou en larges raclages.

L’espace le plus emblématique est la salle du lion, où parmi de très nombreuses gravures de chevaux et bisons ressortent des représentations humaines, dont le masque de sorcier et surtout une tête de lion rugissant, gueule ouverte et canines menaçantes. Plus loin, une tête d’oie compte parmi les rares représentations d’oiseaux de la Préhistoire. Il faut aussi citer «la Pierre Noire» qui regroupe des êtres composites, mystérieux. Les hommes ont gravés des figures de toutes tailles. Certains traits similaires par l’outil et la technique laissent penser que certains dessins sont le fait d’un même individu.

Les peintures

Les conditions climatologiques n’ont pas permis une bonne conservation de la plupart des peintures sauf pour le grand cheval qui est dans un était exceptionnel. Pourtant, il faut imaginer des ensembles très colorés en particulier une longue frise de bisons de grande taille. 

L’œuvre la plus remarquable et la mieux conservée de la cavité est le superbe cheval polychrome presque grandeur nature. L’artiste qui l’a réalisé, l’a rendu volontairement spectaculaire, car magnifiquement placé sur un bloc de 4m de hauteur et très colorée.Il est traité en couleurs avec effets de bleu et de blanc par raclage différentiel de la roche, et apport des peintures courantes noire et rouge localement combinées en brun. Cet animal présente de manière assez énigmatique un tracé noir sur les yeux, qui semble mettre en valeur son regard.

Il est mondialement connu de tous les préhistoriens et compte parmi les œuvres majeures de la Préhistoire.

Cheval polychrome

Vidéo: Présentation du cheval polychrome par Robert Simonnet

Le rouge

La couleur rouge est très présente, sous la forme d’ocre déposé sur les parois du diverticule ou au travers de très nombreux marquages, des points rouges qui se répartissent sur la longueur de la cavité. A noter aussi, des empreintes de doigts, des dépots d’objets, des caches ou des os fichés…autant de signes et de symboles.

Les aires de Séjour

Quatre aires de séjour témoignent de la présence régulière des hommes. L’industrie lithique et osseuse, les déchets de repas, la présence de foyers et de lampes à graisse, correspondent à des séjours relativement longs. Des os fichés ont été relevés sur trois des aires de séjours. Ces aires d’activités de subsistance sont en contact direct avec des œuvres pariétales, signe de leur implication dans l’ensemble pariétal de la grotte.

La grotte aux chevaux reste un lieu préservé où bien des découvertes attendent les chercheurs.

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Sanctuaire, grotte magique, hypothèse chamanique ?

Le chamanisme est une des hypothèses proposées concernant les usages de la Grotte aux Chevaux au paléolithique.

En 1996, Jean Clottes et D. Lewis Williams établissent une comparaison entre l’art des cavernes européen et les grottes ornées d’Afrique du Sud où cet art est attribué au peuple des Bushmen San à l’occasion de rites dont le Chamane est le personnage central; Il est l’intermédiaire entre le monde des hommes et celui des esprits auquel il accède par la transe.
Le raisonnement se base sur les comportements de sociétés analogues, en l’occurrence ici des peuples de chasseurs-cueilleurs. Un peu partout dans le monde, le milieu souterrain est perçu comme un monde-autre, celui où résident les dieux, les esprits et les morts. Ce sont des lieux chargés de pouvoirs et de dangers surnaturels dont la paroi des grottes est la frontière.
Jean Clottes et D. Lewis Williams vont également mettre en avant le caractère hallucinogène du monde souterrain.

A Labastide, les différentes aires de séjour, les caches dans lesquelles des objets « précieux » furent retrouvés (lames de silex, contours découpés), les nombreux ossements fichés dans les parois, les signes tracés au doigt ont amenés Robert Simonnet à réfléchir à la relation symbolique et rituelle entre l’Homme magdalénien et la Grotte aux Chevaux.

(Robert SIMONNET, 1999 -Les magdaléniens dans les Pyrénées, la grotte de Labastide – espace réel et espace imaginaire- Archéologie des Pyrénées Occidentales

(J. CLOTTES J. & LEWIS-WILLIAMS D., 1996. — Les Chamanes de la Préhistoire. Transe et Magie dans les Grottes ornées. Paris, Le Seuil)

 

En savoir plus :

www.cairn.info

presse.ffspeleo.fr

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